Moi mon ombre
Public
Cycle II (à partir de 6 ans)
Thèmes
ombre, double, jeu, moitié, rêve/réalité
Résumé
« Est-ce que je suis mon ombre ? Est-ce que mon ombre pèse le même poids que moi ? Quand je dors, c’est mon ombre qui rêve ? » Autant de questions que se pose un petit garçon qui passe une journée ordinaire en compagnie de son ombre… ce duo nous entraîne dans une promenade poétique et philosophique.
Auteur
.rice
Né en 1974, Sébastien Joanniez est auteur, mais aussi comédien et metteur en scène. Écrivant tour à tour pour les adultes, les adolescents et la jeunesse chez différents éditeurs (le Rouergue, Sarbacane, etc.), il aime particulièrement s’engager dans des projets autour du livre et de la lecture.
Illustrateur
.rice
Formée dans des écoles d’arts appliqués (Olivier de Serres et Estienne), Evelyne Mary est illustratrice de livres pour enfants et d’ouvrages d’artistes. Elle mêle plusieurs techniques de composition avec une prédilection pour la linogravure. Les formes, la place du blanc et les éléments de la nature sont les aspects qu’elle travaille le plus.
Avant la
lecture
Laisser les élèves observer la couverture pour qu’ils repèrent les informations essentielles (titre, auteur, éditeur) et la quatrième de couverture.
Puis, les laisser émettre des suppositions : que fait le personnage ? Quelle est son attitude ? Quelle semble être son humeur ? (Le petit garçon semble joyeux, son ombre imite ses mouvements, comme on a l’habitude de le constater dans la vie de tous les jours.) Est-ce le cas sur la quatrième de couverture ? (Au contraire, le garçon et l’ombre s’apparentent à deux entités bien distinctes : il lui lance même un regard interrogateur. La question qui précède l’illustration vient renforcer ce sentiment qui contraste avec la symbiose précédemment évoquée. Et si l’ombre n’était pas seulement un double mais une personne à part entière ?)
Dans cet album graphique et poétique, Sébastien Joanniez aborde un thème universel et mystérieux, source de nombreux questionnements chez les enfants : celui de l’ombre. Le déroulement de la journée du personnage, au gré des variations de lumière, devient non seulement l’occasion de livrer une interprétation pleine d’imagination des gestes et images du quotidien, mais aussi d’aborder des questions philosophiques avec simplicité, dans un langage adapté aux enfants. La portée de ce texte à la fois brut et profond est renforcée par les illustrations élégantes et originales d’Évelyne Mary effectuées par linogravure et imprimées en deux tons directs dont un Pantone fluo.
Jeux/activités
(à adapter en fonction de l’âge et de l’intérêt
des enfants)
- On peut reprendre les questions posées tout au long de l’ouvrage et demander aux enfants d’essayer d’y répondre (en s’aidant des éléments de réponse donnés dans le livre ou non), oralement ou par un dessin : « Est-ce que je suis mon ombre ? » « Est-ce que mon ombre a une ombre aussi ? » « Est-ce que mon ombre pèse le même poids que moi ? » « Est-ce que mon ombre sait qu’elle a un moi ? » « Quand je suis seul avec mon ombre, est-ce que je suis seul ? » « Et quand je dors, c’est mon ombre qui rêve ? »
- S’il est possible d’aller à l’extérieur, par une journée ensoleillée, on peut imaginer une petite expérience. On peut placer un objet au soleil et aller observer (et pourquoi pas dessiner à la craie) son ombre à différentes heures de la journée. En se basant sur ces observations, les enfants pourront se représenter avec leur ombre (ou un de leurs camarades) à différents moments.
- On peut aussi imaginer un atelier se déroulant à l’intérieur, sur le thème des ombres corporelles : il suffit d’étendre un drap blanc, de disposer une source de lumière, et les enfants peuvent imaginer de petites saynètes !
- Sur le même principe, on peut les initier à l’ombromanie, c’est-à-dire à créer des ombres chinoises. Il existe en ligne de nombreux exercices et explications pour créer des modèles d’animaux.
- S’il est possible de se procurer le matériel nécessaire, on peut envisager une initiation à la linogravure, technique utilisée par Évelyne Mary pour réaliser les illustrations de cet ouvrage.
Compréhension du texte
Quel élément est représenté sur la première illustration ? Que fait-il ?
Il s’agit du soleil, qui entre par la fenêtre et fait bouger les choses par sa lumière.
Et que fait le petit garçon ?
Il dort encore, alors que le soleil est déjà debout.
Comment commencent ses journées ?
« Par un lever d’ombres. »
De quelles ombres s’agit-il ?
D’abord de la sienne, mais aussi de celle de tous ses jouets que l’on voit s’animer.
Selon le garçon, comment se sent son ombre ? Et pourquoi pense-t-il cela ?
Il pense qu’elle est heureuse car elle le suit partout en l’imitant. Cela signifie donc que notre petit héros est heureux. Sur l’illustration en bas de la page de droite, on les voit d’ailleurs rire tous les deux.
Comment le garçon lave-t-il son ombre ?
En prenant des douches noires.
Qu’est-ce que cela peut signifier ?
Il peut s’agir de l’ombre du jet d’eau.
Que remarque-t-on à propos de l’ombre sur cette double-page ?
Pour la première fois, elle n’imite pas le garçon. Sur la page de droite, elle est même seule, attachée à un fil.
Où le garçon l’emmène-t-il et pourquoi ?
À l’école car avec elle, « c’est plus clair ». Cela semble signifier que sa présence rassure le garçon.
Que remarque-t-on sur l’illustration présentant les trois enfants qui imitent un avion ?
Leur ombre a la forme d’un avion et pas d’un enfant.
Où le garçon et son ombre habitent-ils ? Qu’est-ce que cela signifie ? « Par terre ». Le garçon a les pieds au sol et l’ombre apparaît au sol dans ce qui semble être la cour de récréation.
Quelle comparaison effectue le garçon ? Qu’est-ce que cela évoque aux enfants ? Est-ce leur cas ?
Il dit qu’il est plus grand que son ombre. Cette réflexion intéressante peut être l’occasion de parler de l’évolution de l’ombre en fonction des mouvements du soleil/moments de la journée, voir « Jeux/activités ».
Sur la double-page suivante, que constate-t-on ?
On retrouve l’illustration de la quatrième de couverture mais la question posée est différente. On constate bien deux ombres, celle du garçon qui se retourne l’air intrigué et celle de l’ombre elle-même.
Pourquoi le garçon doit-il se pencher ?
Pour lui dire un secret. Comme on l’a vu précédemment, elle habite par terre. Cela traduit aussi une certaine confiance entre les deux ; elle est une confidente.
Que fait l’ombre à midi ? Qu’est-ce que cela signifie ?
Elle échappe au garçon et mange des silences. Cela signifie qu’elle ne mange pas.
Et lui, que mange-t-il ? Qu’est-ce que cela signifie ?
Il mange des taches, et parle en fait de l’ombre de ses aliments, en l’occurrence un morceau de pastèque.
De quoi le garçon a-t-il peur ?
Que son ombre parte avec quelqu’un ou rencontre une ombrelle ; cela cacherait le soleil et la ferait disparaître. Peut-être a-t-il peur que l’ombre s’envole avec l’ombrelle, elle est si légère. C’est d’ailleurs ce que semble indiquer l’illustration.
Que fait le garçon l’après-midi ?
Il attend son ombre, sans doute lorsqu’il est en classe, donc à l’intérieur.
Que font-ils lorsqu’ils se retrouvent ?
Ils dansent ensemble sur tous les murs.
Que se passe-t-il le soir ?
L’ombre s’allonge quand le soleil s’en va. Voir l’évolution de l’ombre en fonction des mouvements du soleil/moments de la journée, « Jeux/activités ».
Quelle réflexion se fait le garçon sur l’aspect de sa maison ?
Elle semble « découpée aux ciseaux dans la toile du ciel » car sa couleur sombre à la nuit tombée contraste fortement avec celle du ciel.
Que devient son ombre quand la nuit tombe ? Qu’est-ce que cela signifie ?
L’ombre tombe dans la nuit, cela signifie qu’elle disparaît.
Lorsqu’il dit « je nous couche », que veut dire le garçon ?
Il répond à la question posée sur la page précédente : quand il est avec son ombre, il n’est pas seul.