Les Voisins sauvages
Public
Cycle I (à partir de 3 ans)
Thèmes
différence, peur, animaux, inconnu, voisins, fête
Résumé
Des bêtes sauvages ont envahi le jardin de Lapin. Il a très très peur ! Lapin est dans tous ses états, heureusement que sa maman est là… elle a peut-être trouvé la solution. Une petite fête, un peu de musique et une bonne tarte aux fraises peuvent faire des merveilles ! Premier livre d'Ulrika Kestere, Les Voisins sauvages aborde avec humour et finesse le thème de la peur de la différence et du dépassement de cette peur pour aller vers l'autre.
Auteur
.rice
Ulrika Kestere a passé son enfance et son adolescence entre la Lettonie, la Suède et la Norvège. Designer, auteur de scénarios et photographe, le dessin a toujours eu une grande place dans sa vie. Les Voisins sauvages est son premier album paru en 2017 et sa source d’inspiration a été son chaton semblable à un petit crabe sauvage et fou avec beaucoup d’énergie ! Elle apprécie particulièrement la façon dont les animaux peuvent évoluer dans le monde des enfants… Nous avons publié son deuxième album en 2019, Un pull pour Otto, puis le troisième en 2021 : Une hérissonne bien sensible et le quatrième en mai 2023 : Un an de plus. Tous ont rencontré un franc succès auprès des lecteurs. Plus de gâteaux ! est donc son cinquième album traduit en France aux éditions de L’Étagère du bas.
Illustrateur
.rice
Avant la
lecture
Laisser les élèves observer la couverture pour qu’ils repèrent les informations essentielles (titre, auteur, éditeur) et la quatrième de couverture.
Quels personnages apparaissent sur l’illustration de couverture ? Combien sont-ils ? Quelle expression arbore le personnage central ? Pourquoi occupe-t-il cette place ? Quelle est l’attitude des autres animaux ? Quelles sont les couleurs dominantes ? Quels indices cela nous donne-t-il ?
La situation centrale de Lapin indique qu’il est le personnage principal de cette histoire. Il semble apeuré et bien seul au milieu de ce groupe de fauves qui l’entoure. Ces derniers apparaissent pourtant intrigués voire amicaux, Lapin n’a donc a priori aucune raison d’être inquiet. Pourquoi alors a-t-il peur ?
Même si l’inconnu peut se révéler effrayant, en étant curieux et ouvert d’esprit, en essayant de repousser ses limites et de progresser, on parvient non seulement à effacer ses craintes mais également à améliorer ses relations avec les autres… et pourquoi pas à se faire de nouveaux amis ? C’est en substance le message qu’Ulrika Kestere souhaite transmettre à ses petits lecteurs.
Le style graphique est très affirmé et l’anthropomorphisme assumé, notamment pour Lapin auquel les enfants peuvent ainsi s’identifier. Les couleurs et les éléments environnants sont à la fois omniprésents et subtils, la nature, la faune et la flore sont au centre de l’histoire et viennent renforcer le propos : l’auteure va en effet nous montrer, avec beaucoup d’humour et une fin surprenante, que « sauvage » ne rime pas forcément avec « féroce » et que l’on peut tous s’entendre si l’on dépasse les apparences !
Jeux/activités
(à adapter en fonction de l’âge et de l’intérêt
des enfants)
- Dans cet album, les voisins sauvages sont évidemment les fauves. Les enfants savent-ils à quelle autre catégorie d’animaux ils « s’opposent » ? Les animaux domestiques. Dans un premier temps, on peut établir avec eux une liste dans chaque catégorie avec dessins à l’appui (et s’apercevoir que des sous-catégories apparaissent, comme les animaux de la ferme par exemple), puis les amener à réfléchir sur ces différents statuts. Tous les animaux sont sauvages à l’origine alors pourquoi certains ont été domestiqués ?
- On peut demander aux enfants de choisir leur « animal totem » et de le représenter. Pourquoi s’identifient-ils ou se sentent-ils proches de lui ?
- Les enfants peuvent-ils repérer les différents fruits et légumes qui apparaissent dans le livre ?
- Au début de l’histoire, Lapin se dirige vers sa maison de campagne mais, le reste de l’année, il vit dans un terrier. Après s’être assuré que les enfants connaissaient le mot « terrier », on peut imaginer une activité sur les différents types d’habitat des animaux dans la nature, par exemple relier sur une feuille les différentes habitations et l’animal correspondant.
- À la manière de Lapin, à l’aide des matériaux de leur choix, les enfants peuvent créer un carton d’invitation.
- Pour permettre aux fauves de dépenser leur trop-plein d’énergie, Lapin leur propose de danser. Quelles autres activités auraient été possibles ? Les enfants ont-ils des idées ? Si c’est le cas, peuvent-ils l’illustrer par un dessin ?
- Si le temps et les conditions le permettent, on peut accompagner les enfants dans l’élaboration d’une recette de punch, puis sa confection. Après dégustation, ils pourront se lancer dans une séance de danse endiablée, à la manière des fauves et de Lapin !
Compréhension du texte
Quel personnage apparaît en premier ?
Lapin
Quelle est son attitude ? Que fait-il sur l’illustration ?
Lapin porte une valise, se tient sur ses deux pattes arrière et suit le chemin tracé au milieu de la forêt, comme le ferait un humain. Cela nous permet, dès le début de l’histoire, de comprendre qu’il n’est plus vraiment régi par ses instincts sauvages.
De quelle humeur est-il et pour quelle raison ?
Il est ravi car il se dirige vers sa maison de campagne. C’est l’occasion de demander aux enfants s’ils savent ce qu’est une maison de campagne/résidence secondaire ?
Pourquoi Lapin éprouve-t-il le besoin de venir se ressourcer dans cette maison ?
C’est « bien triste de vivre à l’étroit dans un trou sombre toute l’année ». Amener les enfants à parler de l’habitat du lapin, le terrier : connaissent-ils ce mot ?
Combien a-t-il payé sa maison ?
Trois carottes. Lapin dispose donc d’un système « monétaire » comme les humains, peut acheter des biens, etc. Cependant, l’échelle de valeurs est bien différente ! Ce qui représente une grosse somme pour lui n’est pas grand-chose pour nous.
Que contiennent ses valises ?
Des betteraves, des pommes de pin et des taille-crayons.
Les enfants peuvent-ils décrire la maison et son environnement ?
« La maison de campagne était entourée de grands arbres et de buissons bien ronds. Elle avait une porte lilas et un toit pointu. La cheminée était fine et drôlement longue. » Ils peuvent également déjà noter la présence de la fontaine.
Pourquoi Lapin a-t-il soudainement peur alors qu’il s’approche de la maison ?
Quatre fauves sont en train de boire l’eau de sa fontaine. Amener les enfants à parler de leur propre vision de ces animaux : en ont-ils peur ? Si oui, pourquoi ? Sans doute parce qu’ils ne sont pas habitués à en voir et que ces derniers ont la réputation d’être féroces.
De quoi ont l’air ces fauves ?
Les enfants peuvent-ils distinguer les différentes espèces ?
Ils ont l’air calmes, inoffensifs et boivent paisiblement. On voit un lion, un tigre, un guépard et une panthère.
Que décide de faire Lapin ?
Il rassemble son courage pour aller leur parler, mais préfère rester caché derrière un buisson dans un premier temps.
Quel élément du dialogue traduit la peur de Lapin ?
Il bégaie.
Quel animal réagit à l’intervention de Lapin et de quelle manière ?
Le lion est fatigué par les questions de Lapin ; il croit que c’est le buisson qui parle ! Ses yeux mi-clos viennent confirmer qu’il a l’air endormi.
Quelle est l’attitude des autres fauves ?
Ils observent la situation, intrigués, mais laissent le lion parler. Peut-être que son statut de « roi des animaux » en fait naturellement leur chef : les enfants connaissent-ils cette périphrase ?
Que finit par faire Lapin ?
Il bondit hors de sa cachette, énervé, pour demander des explications et rappeler que cette fontaine est sa propriété.
Quel argument avance le lion et sur quel ton ?
Le lion déclare mollement que les fauves doivent boire pour se réveiller. Il semble également un peu mépriser le lapin : « Tu peux le comprendre, ça. Même si tu n’es qu’un lapin… » Peut-être qu’il considère que Lapin et lui ne font pas ou plus partie du même monde : celui des animaux sauvages contre celui des animaux domestiques.
Comment se comportent les fauves après avoir bu ?
Ils se mettent « à courir partout comme des fous. Ils gri[ffent] les arbres de Lapin, mang[ent] ses fleurs, déchiquèt[ent] des pommes de pin et cour[ent] après leurs propres queues ».
Comment réagit Lapin ? Comment apparaît-il sur l’illustration ?
Il observe ce spectacle, terrifié, et persiste à interroger les fauves.
Quelles questions leur pose-t-il ?
« Pourquoi vous faites ça ? » « Pourquoi dans mon jardin ? » « Vous habitez où ? » « Vous payez un loyer ? » Ce flot de questions traduit sa grande inquiétude pour sa propriété et son jardin, des préoccupations qui le rapprochent encore une fois des humains.
De quelle manière répondent les fauves ?
De manière naïve et détachée : ils n’ont évidemment aucune notion de propriété et ignorent ce qu’est un loyer… et cela ne semble pas du tout les intéresser !
Sa tentative de dialogue n’ayant pas été concluante,
que décide de faire Lapin ?
Après s’être réfugié dans sa maison, il se dit qu’il va devoir « apprivoiser ces bêtes sauvages ».
De quelle manière compte-t-il s’y prendre ?
En leur proposant des légumes, plus particulièrement les betteraves qui se trouvaient dans sa valise.
Le plan de Lapin fonctionne-t-il ?
Pas vraiment ! Les fauves se jettent sauvagement sur les betteraves pour les dévorer, faisant gicler le jus… et redoublent ensuite d’énergie, allant jusqu’à faire du catch dans les plates-bandes.
Vers qui Lapin va-t-il se tourner pour obtenir de l’aide ?
Sa maman, qu’il appelle.
Quel conseil va-t-elle donner à son fils ?
Elle lui dit d’organiser une fête et d’inviter ses nouveaux voisins afin d’apprendre à les connaître. La maman de Lapin n’accorde pas d’importance à l’aspect matériel des choses, contrairement à son fils : « C’est pas très important, ça. » Elle semble considérer que l’amitié ou les relations entre les gens sont plus importantes.
Lapin va-t-il écouter sa maman ?
Oui, il va s’efforcer de dessiner un joli carton d’invitation qu’il souhaite adresser à ses voisins.
Quels éléments témoignent de la gentillesse et de l’implication de Lapin ?
Les nombreux cœurs, ainsi que le « bisous » qu’il inscrit sur l’invitation. Il place également des bonbons dans le panier qu’il va déposer – avec beaucoup de précaution, comme pour ne pas les réveiller – près des fauves endormis.
Dans quel état d’esprit les fauves se rendent-ils à la fête ?
Dans un premier temps, ils restent sur le seuil, l’air méfiant.
Comment notre hôte accueille-t-il ses invités ?
Très chaleureusement, en leur souhaitant la bienvenue et en leur proposant du punch.
Quel effet produit le punch sur les animaux ? Pourquoi ?
Le poil de leur fourrure se met à vibrer : le sucre contenu dans la boisson leur donne de l’énergie.
Une fois de plus, comment réagit Lapin ? Que décide-t-il de faire ?
Lapin a peur de leur réaction et décide de les faire sortir dans le jardin, au cas où ils aient une envie subite de se dépenser.
Comment décide-t-il de remédier à ce problème de trop-plein d’énergie ?
Après avoir emporté son tourne-disque à l’extérieur, il propose à ses voisins de danser et se met à se trémousser devant eux.
Les fauves sont-ils d’accord ?
Non, le lion pense que « c’est n’importe quoi ». Et chacun y va de son commentaire négatif. Mais Lapin persiste et impose son idée : c’est sa fête alors il décide du programme !
Vont-ils changer d’avis ?
Oui, ils se mettent finalement à imiter Lapin, pas très à l’aise au début, mais semblent y prendre un certain plaisir par la suite… et surtout se défouler ! Le plan de Lapin a donc fonctionné.
Que se passe-t-il à la fin du disque ?
À force de danser, les fauves sont devenus de « gentils petits chats domestiques ».
Quelle est la réaction de Lapin ?
Il semble surpris par ce changement, puis se ressaisit rapidement en proposant de la tarte aux fraises à ses invités, qui acceptent.
Malgré leur changement de taille, l’attitude des fauves a-t-elle changé ?
Pas vraiment, ils se jettent sur la nourriture avec voracité, faisant « gicler le jus de fraise de partout », et semblent toujours aussi espiègle et agités, comme le montre le petit tigre qui chasse le papillon.
Cela semble-t-il perturber Lapin ?
Pas le moins du monde : il s’endort dans son assiette, le ventre repu. Il arrête de « s’en faire » : Lapin n’a plus peur de ces animaux qu’il a appris à connaître car, après avoir été ses invités, ils sont finalement devenus ses amis.