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> Comme son ombre

Public

Cycle II et III (à partir de 7 ans)

Thèmes

différence, solitude, jalousie, argent, mensonge

Résumé

Dans l'école d'Isaac, un nouvel élève toujours vêtu de gris est vraiment étrange. Il propose même à Isaac un étonnant marché: échanger son ombre contre de l'argent... En effet, le garçon en gris est prêt à lui donner un sac rempli d'argent qui ne désemplit jamais. Attiré par l'appât du gain, Isaac accepte mais comment bien vivre sans cette partie de lui-même ?

Librement inspiré de L'Étrange Histoire de Peter Schlemihl d'Alderbert von Chamisso, publié en 1813 en Allemagne et en 1822 en France. Comme son ombre est un conte fantastique et philosophique illustré à l'aquarelle (dans un univers anthropomorphe).

Auteur
.rice

Laurent Cirelli est né en 1966 à Paris. En 1998, il publie un essai aux Éditions Le Dilettante. Comme son ombre est son premier ouvrage pour la jeunesse.

Illustrateur
.rice

Prune Cirelli est née en 1975 à Paris. Avant de se lancer dans les illustrations pour enfants, c’est dans la beauté, le luxe et et la faïence que Prune Cirelli a mis ses talents à profit (Marie-Hélène de Taillac, Fragonard, Maison Thévenon ou encore Lachaume). Les animaux sont l’un de ses sujets de prédilection.

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Avant la
lecture

Laisser les élèves observer la couverture pour qu’ils repèrent les informations essentielles (titre, auteur, éditeur) et la quatrième de couverture.

Puis, les laisser émettre des suppositions : qui peut être le personnage ? Que peut-on dire de son aspect ? Que fait-il ? Quel détail remarque-t-on sur l’illustration de couverture ? Que leur évoque l’ombre ? Quel événement pourrait venir changer définitivement la vie d’Isaac, comme l’indique la quatrième de couverture ?

Comme son ombres'inspire librement de L’Étrange Histoire de Peter Schlemihl ou l’homme qui a vendu son ombre d’Adelbert von Chamisso, publié en Allemagne en 1813, puis en France en 1922. La symbolique de l’ombre est particulièrement riche et varie selon les cultures. En Europe, on lui confère souvent un caractère mystérieux, insaisissable, fascinant voire menaçant. Par ailleurs, nombreux sont les récits où elle est inextricablement liée à l’âme et donc à l’identité (voir Faust).

Dans l’ouvrage de Laurent et Prune Cirelli, on assiste à la fin de l’enfance et des illusions d’Isaac, le jeune héros, qui prend peu à peu conscience de l’importance de certaines valeurs essentielles suite à la perte de son ombre. Cette partie de lui, apparemment sans importance, se révélera finalement capitale – plus que l’argent ou les biens matériels – lorsqu’il cherchera à intégrer un groupe, puisqu’elle est constitutive de son identité. Il devra par la suite faire face à ce manque, s’adapter, pour finalement devenir lui-même et se faire accepter tel qu’il est.

Jeux/activités
(à adapter en fonction de l’âge et de l’intérêt
des enfants)

- On peut travailler sur le champ lexical de la lumière, repérer les nombreux mots et expressions du texte qui s’y rapportent. (Et bien sûr, expliquer la notion de champ lexical si besoin.)

- On peut demander aux élèves de distinguer le récit, les dialogues et les monologues intérieurs dans le texte : quelles sont leurs caractéristiques ?

- Les enfants peuvent peindre le portrait d’un de leurs camarades à la manière de Prune Cirelli, en n’oubliant pas de représenter l’ombre ! Et pourquoi pas introduire la notion d’anthropomorphisme ? S’ils sont réceptifs, on peut leur proposer d’inclure la tête ou le corps de leur animal favori au portrait.

- Pour aller plus loin, on peut se pencher sur la symbolique des animaux dans les différentes cultures. Le renard, par exemple, est souvent associé à la ruse et au mensonge en Occident tandis qu’au Japon, on lui confère des pouvoirs magiques et même la capacité de se métamorphoser. On peut citer d’autres animaux aux enfants, leur demander ce qu’ils leur évoquent et éventuellement s’ils ont un exemple de livre, film, dessin animé à donner pour appuyer leur idée. On pourra ensuite établir un parallèle avec un ou plusieurs autres pays/cultures.

- Comme son ombres’apparente à un conte initiatique : on suit le héros, on assiste aux épreuves qu’il doit surmonter pour passer de l’enfance à l’âge adulte, à son évolution d’une manière générale. On note également la présence d’un élément magique (le sac à dos) qui appartient au merveilleux. On peut exposer aux enfants quelques éléments basiques du conte (schéma narratifs, adjuvant, opposant, etc.) et leur demander de les désigner dans cet album. Connaissent-ils d’autres contes ? Si tel est le cas, on peut répéter l’exercice avec un autre exemple.

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Compréhension du texte

I

Qui sont les personnages principaux ?

Isaac, le garçon en gris

Sur combien d’années se déroule cette histoire ?

Trois ans : Isaac vient d’avoir 10 ans au début, il est âgé de 13 ans à la fin. La temporalité vient appuyer le caractère irréversible du temps qui passe. La fin de l’enfance, le début de l’adolescence.

À quelle époque de l’année le récit commence-t-il ?

À la rentrée des classes.

Comment notre héros appréhende-t-il cet événement ?
Pourquoi ?

Il est impatient de commencer une nouvelle année. Ses attentes sont à la fois superficielles [pouvoir exhiber ses nouvelles baskets] et plus authentiques [retrouver ses amis, et pourquoi pas en rencontrer de nouveaux].

À quel moment l’ombre est-elle évoquée pour la première fois ? De quelle manière ?

Isaac remarque son ombre sur le trottoir, et l’assimile alors à une étrangère, un élément extérieur à sa personne.

Quelle particularité du garçon en gris retient l’attention d’Isaac ?

Il fixe Isaac sans que ce dernier puisse croiser son regard. Il semble fixer quelque chose « d’indéfinissable ». L’atmosphère inquiétante s’installe en même temps que naît la fascination d’Isaac pour ce garçon.

II

Que dit le garçon en gris à Isaac lors de leur premier échange ? Que lui propose-t-il ?

Il lui dit que son âme est belle, puis lui propose de lui acheter.

Quelle réaction cela provoque-t-il chez notre héros ?

Dans un premier temps, il est étonné par cette demande vu le caractère insignifiant de son ombre à ses yeux. Puis il prend par la suite conscience de l’aspect inquiétant de ce garçon et de son attitude.

Pourquoi Isaac refuse-t-il de vendre son âme dans un premier temps ?

Grâce aux principes et recommandations inculqués par ses parent

Et pourquoi Isaac change-t-il finalement d’avis ?

L’appât du gain, la possibilité d’acquérir de nouveaux biens, certainement impressionner ses camarades : la superficialité l’emporte au détriment des valeurs plus importantes.

III

Que fait le garçon en gris pour impressionner tous les élèves ? Et qu’en pense Isaac ?

Il fait sortir des bijoux, des maillots de foot, des gadgets de sa poche. Isaac trouve cela inquiétant mais il semble également l’envier. C’est pourquoi il ne remet pas en question sa décision pour autant.

Comment se passe l’échange ? Et quel sentiment laisse-t-il à Isaac ?

« Comme par magie », l’ombre disparaît quand Isaac prend le sac plein d’argent. Puis il oublie vite, persuadé qu’il est sorti gagnant de cet échange.

IV

Quelle attitude Isaac adopte-t-il avec ses parents, sa famille ? Et que comprend-il ?

Il commence à mentir et prend conscience qu’il grandit, que sa relation avec ses parents ne sera plus jamais la même. Cet épisode symbolise la fin de l’enfance et aussi de l’innocence.

Quelle découverte Isaac fait-il à propos du sac de billets ? Comment réagit-il ?

L’argent ne s’épuise pas. Notre jeune héros se rend compte du caractère étrange, magique de la situation. Cette impression est renforcée par l’observation des manœuvres du garçon en gris, qui fait tout pour séduire les autres élèves en redoublant d’inventivité : il va jusqu’à faire apparaître un cheval dans la cour de récréation. Mais personne ne semble réagir.

Quelle remarque Madeleine fait-elle à Isaac ? Et quelle réaction/réflexion cela entraîne-t-il chez lui ?

« Ben… c’est bizarre… T’as pas d’ombre ! » « C’est comme s’il te manquait quelque chose, tu vois… » Isaac s’interroge, prend conscience de sa différence, du caractère essentiel de son ombre, élément constitutif de son identité.

Comment se comportent les autres élèves avec Isaac ?Ils portent un jugement sur lui, sont déçus – notamment Pierre. Sa différence entraîne son exclusion par le groupe et son isolement.

Comment réagit notre héros face à cette situation ? Il veut comprendre, demande des explications à Pierre… pour finalement s’enfoncer de plus belle dans le mensonge : son ombre était soi-disant abîmée car quelqu’un avait marché dessus. Puis il recherche le garçon en gris, en espérant peut-être faire machine arrière, ou que celui-ci va l’aider à régler ses problèmes car désormais, il est seul.

V

Comment Isaac vit-il sa solitude ?

Il est triste : « Les larmes lui montaient parfois aux yeux. »

Comment essaie-t-il d’y remédier et cela fonctionne-t-il ?

Il tente, dans un premier temps, de se rapprocher maladroitement des autres pour emprunter leur ombre et redevenir « comme eux » l’espace d’un instant, mais se rend vite compte du caractère vain de la situation. Par la suite, il essaie d’acheter ses amis en les couvrant de cadeaux et d’argent… mais, dès le retour du soleil, les moqueries au sujet de sombre reviennent et il est à nouveau exclu.

Quel personnage se montre plus compréhensif à l’égard d’Isaac ?

Madeleine fait preuve d’empathie à l’égard d’Isaac, et tente même de « partager » son ombre.

Que réalise finalement Isaac ?

Que l’on ne peut pas tout vendre, et encore moins tout acheter. Certains sentiments ont une valeur supérieure à l’argent, notamment l’amitié. Il regrette : « Quelle bêtise j’ai faite ! »

VI

Que demande Isaac au garçon en gris lorsqu’il le croise à nouveau ? Pourquoi ?

Isaac veut rendre l’argent et récupérer son ombre. Il s’est rendu compte qu’il ne pouvait être pleinement lui-même sans elle.

Que répond ce dernier ?

Le garçon refuse et disparaît.

Quelle est la réaction d’Isaac ?

Notre jeune héros est désemparé à l’idée de devoir vivre sans cette partie de lui pour le restant de ses jours. Mais il l’accepte finalement et, le temps passant, il parvient même à rire de cette différence avec ses amis, qui l’ont accepté tel qu’il est et se sont rapprochés.

Que retient Isaac à propos de cette histoire ?

« Ce qui peut paraître comme sans importance se révèle parfois essentiel. »

Que devient le sac à dos plein de billets ? Il le range dans un placard de sa chambre, hors de sa vue, et finit par l’oublier.

En revanche, quel élément évoqué à plusieurs reprises dans le récit continue à hanter Isaac ?

Le rire diabolique du garçon en gris, archétypal du méchant de fiction, « venait parfois troubler ses nuits » [p. 54]. Également évoqué p. 25 : « rire froid ».

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