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Ceux qui décident

Public

Cycle I (à partir de 5 ans)

Thèmes

harcèlement, entraide, amitié, jeux, psychologie

Résumé

Dans la cour, un seul groupe d’élèves fait la loi : ce sont « ceux qui décident ». Un mot de leur part et tous s’exécutent : qui joue avec qui, quand, où et comment. Les autres, eux, n’osent rien dire et ne peuvent pas s’amuser comme ils le souhaitent... Pourtant, ils gardent le sourire et trouvent toujours une nouvelle idée de jeu, sans cesse copiée et reprise par « ceux qui décident ». Jusqu’au moment où ils en ont assez du pouvoir exercé par ce groupe. Ensemble, ils vont s’unir pour oser dire « non ».

Auteur
.rice

Lisen Adbåge est une auteure-illustratrice suédoise spécialisée dans la littérature jeunesse. C’est à l’âge de 16 ans qu’elle envoie son tout premier manuscrit, avant même de débuter ses études d’art et de bande dessinée à la Cartoonist School de Hofors. Ses inspirations sont nombreuses, et vont de Barbro Lindgren à Kitty Crowther, en passant par Eva Lindström. Ses ouvrages les plus célèbres sont sans doute Kurt et KioStor-EmmaKoko et Bosse. Son style coloré plaît de plus en plus aux éditeurs français : sa dernière publication, Pendant ce temps, est parue en 2019 chez Cambourakis. Elle vit en Suède. 

© pour la photo Linda Peterson

Illustrateur
.rice

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Avant la
lecture

Laisser les enfants observer la couverture pour qu’ils repèrent les informations essentielles (titre, auteur, éditeur). Puis les laisser émettre des suppositions : quels personnages apparaissent et que font-ils ? (On voit neuf personnages sur l’illustration de couverture, divisés en deux groupes.) Que peut-on dire de leur attitude ? Quel sentiment inspire-t-elle ? (Les cinq enfants du haut sont soit souriants, soit plutôt neutres. Leurs tenues présentent des couleurs vives. L’un d’eux tient un ballon et une autre une branche ; on peut donc supposer qu’ils viennent de s’interrompre dans leurs jeux. Au contraire, les enfants du bas semblent fâchés et l’expression de leur visage est dure. Deux d’entre eux tiennent leurs mains à la taille, ce qui vient renforcer ce sentiment.) Selon les enfants, pourquoi l’un des personnages vient-il de peindre la phrase « Ceux qui décident » sur la palissade ? (Les enfants vont sans doute deviner que le groupe du bas est celui des « chefs » et que par cette inscription, il désire asseoir son autorité.) Que constate-t-on sur la quatrième de couverture ? (Les groupes ont échangé leur place et leur attitude a changé aussi ! Les enfants qui se trouvent maintenant en bas ont eux aussi affirmé leur volonté et leurs désirs par des graffitis – ce que vient confirmer la phrase : « Un livre sur le pouvoir de dire non. » Ils sont souriants et semblent unis dans leur observation d’insectes. Au contraire, les enfants du haut les regardent avec énervement ou intérêt ; peut-être les envient-ils ou aimeraient-ils se joindre à eux ?) Grâce à une écriture percutante et une approche inédite, Lisen Adbåge aborde un thème malheureusement universel dans les cours de récréation : celui du harcèlement. Il n’est pas question dans cet album de violence physique mais plutôt d’emprise psychologique d’un groupe d’enfants sur un autre, et indirectement sur des témoins qui sont de cette façon poussés à se taire. L’accent est mis sur le courage et l’intelligence des enfants, qui comprendront par eux-mêmes, sans l’intervention des adultes, qu’ils ont le pouvoir de faire changer les choses et de dire non en faisant front ensemble. Les illustrations réalisées aux pastels secs et à la gouache viennent renforcer l’originalité et le caractère résolument moderne de cet album.

Jeux/activités
(à adapter en fonction de l’âge et de l’intérêt
des enfants)

- Au fil du texte, certains mots et phrases sont écrits en capitales et en gras, les enfants peuvent-ils les relever ? (« PARTEZ ! », « BALANCEZ-VOUS PLUS HAUT ! », « NOTRE », « GRIMPEZ PLUS HAUT ! », « NOUS », « IL FAUT DÉMOLIR LES CABANES MOCHES ! », « NOUS », « DEVEZ », « NON », « NOUS ».) Par qui sont-ils prononcés ? (Ils sont tous prononcés par « ceux qui décident », sauf les deux derniers.) Qu’a ainsi voulu exprimer l’auteure ? (Ces mots traduisent l’autorité et la volonté de s’affirmer : « ceux qui n’ont rien le droit de faire » savent aussi en faire preuve lorsque c’est nécessaire.)

- À la fin de l’histoire, on voit les dix enfants s’éloigner en groupe ; ils ont l’air très complices. Les enfants peuvent-ils imaginer et représenter, à la manière de Lisen Adbåge, le jeu auquel ils s’apprêtent à jouer tous ensemble ?

- On remarque que les personnages de cette histoire sont particulièrement expressifs ; si leurs émotions ne sont pas obligatoirement décrites dans le texte, elles sont facilement identifiables sur leurs visages et dans leurs attitudes. En observant attentivement chaque personnage, les enfants peuvent-ils tenter de dresser une liste d’émotions ? (Colère, joie, tristesse, peur, énervement, inquiétude, amusement, frustration, détermination, déception, incompréhension, fierté, etc.) Ensuite, ils pourront imaginer un personnage de leur choix et le dessiner en fonction des différentes émotions ressenties.

- On peut bien évidemment proposer aux enfants une discussion autour du harcèlement en commençant par essayer de définir ensemble ce phénomène et les comportements qu’il inclut – se moquer, embêter, menacer, insulter, etc. – et les solutions envisageables (parler à l’élève harceleur, parler à un adulte, soutenir l’enfant harcelé, ne pas le laisser seul, etc.).

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Compréhension du texte

Comment les personnages du livre sont-ils présentés ?
Comme sur l’illustration de couverture, on voit d’un côté « ceux qui décident », qui ont l’air dur et renfrogné. De l’autre, « ceux qui n’ont rien le droit de faire » apparaissent plus ouverts et avenants. Ils sont également plus nombreux et leurs styles et apparences plus diversifiés.

Qui raconte cette histoire ?

« Ceux qui n’ont rien le droit de faire ». Elle résonne comme un témoignage.

Où se situe la scène suivante ?

Dans la cour de récréation.

Que se passe-t-il ?

« Ceux qui n’ont rien le droit de dire », en train de jouer avec des branches autour d’une flaque d’eau, se font chasser sans raison et de manière autoritaire par « ceux qui décident ».

Quelle est leur réaction ?

Ils semblent attristés ou interloqués par cette décision, mais ne contestent pas.

Y a-t-il d’autres personnages sur cette illustration ?
Oui, on aperçoit deux personnages qui se trouvent dans l’école et regardent la scène par la fenêtre.

Que décident de faire ensuite les enfants qui se font chasser ?

De trouver un autre jeu ! Et ils se dirigent vers les balançoires.

Semblent-ils toujours affectés par l’événement précédent ?

Pas du tout, tout cela semble oublié car ils ont trouvé un nouveau jeu amusant auquel chacun d’entre eux peut participer.

Mais qui les observe à distance, l’air mécontent ?

« Ceux qui décident », qui ne sont jamais loin, et ont bien vite quitté l’endroit dont ils ont pourtant chassé les autres (on aperçoit la flaque d’eau et les branches au loin). On comprend rapidement qu’il est question de domination et pas d’un intérêt marqué pour un jeu ou une activité spécifique.

Que se passe-t-il quand « ceux qui décident » passent à l’action ?

Ils leur ordonnent de se balancer plus haut, ce qui amuse les autres enfants mais se révèle aussi dangereux et les effraie. Le texte le précise : « On s’amuse tellement qu’on manque de tomber. »

Quelle est l’attitude de « ceux qui décident » ?

Ils sont très en colère, on les voit crier ; ils sont violents et menaçants.

Et celle des autres enfants ?

Ils ont l’air apeurés.

Comme la première fois, que finissent par faire « ceux qui décident » ?

Ils les chassent de la balançoire pour prendre leur place. Sur l’illustration de droite, au premier plan, on voit un enfant qui en bouscule un autre et ce dernier se recroqueville sur lui-même, l’air terrorisé.

Comment rebondissent cette fois « ceux qui n’ont rien le droit de faire » ?

Privés de balançoire, ils se rendent à l’aire de jeux où ils s’amusent à nouveau comme des fous ensemble !

Mais qui s’approche ?

« Ceux qui décident », qui sont toujours là ; ils ont déjà délaissé la balançoire.

Qui observe la scène de loin ?

On aperçoit cette fois trois enfants aux fenêtres de l’école. On peut penser qu’ils n’ont pas l’air inquiets car ils ne voient pas la menace arriver de l’endroit où ils se trouvent.

Que se passe-t-il ensuite ?

« Ceux qui décident » ordonnent à l’autre groupe de grimper plus haut.

Comment réagissent les autres enfants ?

Sous la menace, ils s’exécutent une fois de plus… mais certains parviennent encore à tirer parti de cette situation car ils apprécient la superbe vue d’en haut ! D’autres, au contraire, semblent effrayés, comme la fillette qui monte à l’échelle et le garçon au bonnet rouge.

Et « ceux qui décident » ?

Quand ils s’aperçoivent que certains profitent de la vue, ils les chassent à nouveau pour prendre leur place. Leur but reste de contraindre les autres enfants, de les dominer, mais surtout pas de les laisser s’amuser !

« Ceux qui n’ont rien le droit de dire » se laissent-ils abattre ?

Non ! Même s’ils ne contestent pas, ils rebondissent très vite et se dirigent vers les bosquets pour construire une cabane.

Et que font « ceux qui décident » quand ils s’en aperçoivent ?

Ils abandonnent l’aire de jeux et se dirigent vers les bosquets, l’air toujours aussi énervés ou contrariés.

Quel prétexte trouvent-ils pour détruire la cabane ?

Ils disent que cette cabane est moche et qu’ils vont eux-mêmes en construire une plus belle.

Quelle expression peut-on lire sur le visage des autres enfants ?

Ils ont l’air tristes et certains semblent préférer s’éloigner des brutes qui détruisent violemment leur cabane. Une fillette est cachée derrière un arbre, une autre semble vouloir protéger son ami assis par terre. Peut-être ont-ils peur que ces derniers s’en prennent à eux ensuite ?

Y a-t-il des témoins de cette scène ?

On aperçoit quatre enfants qui assistent à la scène depuis l’intérieur de l’école. Ils semblent ouvrir de grands yeux, mais n’interviennent pas. Peut-être craignent-ils de subir le même traitement ?

Que font ensuite ceux qui n’ont plus de cabane ?

Ils se dirigent vers la clôture où ils trouvent un ballon et commencent à jouer.

Par qui sont-ils rejoints ?

Cinq autres enfants arrivent et leur demandent s’ils peuvent jouer avec eux.

Comment les accueillent nos amis ?

Chaleureusement ; ils semblent ravis !

Maintenant qu’ils sont dix, quelle activité peuvent pratiquer les enfants ?

Ils peuvent disputer un match de foot.

Qu’est-ce qui leur plaît dans le fait de jouer au foot ? Quelles phrases l’indiquent ?

Ils aiment avant tout jouer ensemble, l’aspect collectif du jeu : « On forme une équipe. C’est amusant ! »

Qui observe la partie au loin, tapis dans l’ombre ? Pourquoi ?

« Ceux qui décident » les observent. Ils veulent sans doute venir interrompre leur jeu et les empêcher de s’amuser, comme les fois précédentes.

Et que se passe-t-il ?

Ils ordonnent, en effet, aux autres enfants de leur céder le ballon et la place ; ils décident que c’est leur tour de jouer.

Mais quelle difficulté rencontrent-ils ?

Ils ne sont pas assez nombreux pour jouer au foot !

Et quelle solution trouvent-ils à ce problème ?

L’une de « ceux qui décident » ordonne aux enfants qu’ils ont chassés, et qui sont allés sagement s’asseoir sur le bord du terrain, de jouer avec eux.

Comment réagissent alors « ceux qui n’ont rien le droit de faire » ?

Après un silence et un instant de réflexion, ils refusent.

Leurs attitudes et expressions ont-elles changé ?

Oui, certains semblent plus sûrs d’eux, ont les bras croisés ou se tiennent les mains à la taille. Même si certains regards semblent toujours inquiets, d’autres apparaissent maintenant déterminés.

Et sur la double-page finale, à quelle scène assiste-t-on ?

On voit « ceux qui n’ont rien le droit de faire » s’éloigner en courant. Ils sont souriants et semblent complices ; on peut penser que cet événement, le fait de dire « non » et de faire front ensemble, les a rapprochés. Ils sont sans doute fiers de leur réaction.

Comment réagissent cette fois « ceux qui décident » ?

Ils restent sans réaction. On les voit immobiles, en train de regarder les autres enfants s’éloigner. Peut-être sont-ils désarçonnés car ils n’ont pas l’habitude qu’on leur tienne tête.

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